Rue Haxo
L’église Notre-Dame-des-Otages se dresse à l’emplacement du martyre de quarante-neuf otages, parmi lesquels dix ecclésiastiques, exécutés au mois de mai 1871, lors de la Semaine sanglante. C’est à la mémoire de cette tragédie que les jésuites, propriétaires du terrain, élevèrent une chapelle dédiée au Sacré-Cœur en 1894. Dans un Paris en pleine urbanisation, cette chapelle se révéla bientôt insuffisante. En 1932, le père jésuite Henri Diffiné proposa alors de bâtir une une église plus vaste, que Monseigneur Verdier, fondateur de l’Œuvre des chantiers du cardinal, inaugura en 1938.
Construite sur les plans de Julien Barbier (1869-1940), spécialisé dans l’architecture religieuse, l’église Notre-Dame-des-Otages se caractérise par un style néoroman assez dépouillé. Elle bénéficia d’un mode de construction moderne : l’enveloppe en pierre de taille et en moellon de l’édifice repose en effet sur une structure en béton armé. Sa façade forme une sorte de pignon, précédé d’un portique et surmonté d’un clocher. Elle est percée d’étroites fenêtres cintrées et d’un porche unique.
Le décor sculpté de la façade principale
Roger de Villiers (1887-1958) réalisa les reliefs méplats représentant deux anges et la grande figure du Sacré-Cœur de Jésus qui dominent le portique. Le sculpteur montre Jésus, ceint d’une auréole cruciforme et de la couronne d’épines, présentant son Sacré-Cœur. Deux tables gravées portent les versets suivants : Voilà ce cœur qui a tant aimé les hommes / Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé.
Le chevet
La silhouette de Notre-Dame-des-Otages suggère un édifice long et peu élevé, qui adopte un plan en forme de croix latine, à transept saillant. Le chevet s’apparente à une imbrication de volumes géométriques, qui reformule le chevet rayonnant des édifices romans.
Le portrait de l’architecte
Le flanc nord de l’église est orné d’un médaillon à l’effigie de l’architecte Julien Barbier, avec l’indication de son nom, de sa qualité et de ses dates de naissance et de mort.
Le petit autel dédié à sainte Thérèse
Le porche s’ouvre sur un narthex, délimité par trois grandes arcades en plein cintre. Dans cette avant-nef, un petit autel dédié à sainte Thérèse est aménagé contre la paroi septentrionale.
Les bénitiers
La retombée des piliers délimitant le narthex porte, de part et d’autre de l’arcade centrale, deux bénitiers en forme de bassins circulaires. Ces bénitiers, attachés à la base arrondie d’une niche, sont rehaussés de tessons de mosaïque ocre et or.
La nef
L’église possède une nef unique, qui file jusqu’aux bras du transept et semble se prolonger jusqu’au sanctuaire. Elle est coiffée d’une voûte en berceau, renforcée par des arcs doubleaux qui retombent sur des corbeaux stylisés.
Le Fils prodigue (détail)
La voûte est pénétrée de lunettes qui abritent d’étroites fenêtres cintrées ou lancettes, dont les vitraux ont été réalisés par Jacques Le Chevallier (1896-1987) et Théodore-Gérard Hanssen (1885-1948), d’après les cartons de Louis Barillet (1880-1948).
La chaire et l’un des deux confessionnaux
Dans la nef, la chaire et les confessionnaux sont intégrés à la structure du mur. Dans le chœur, les stalles en bois s’insèrent dans des renfoncements du mur en forme de baie aveugle voûtée en plein cintre.
Le chœur
Dans le chœur, le maître-autel est placé devant une abside ornée d’un décor de motifs géométriques et de symboles. Le retable, sculpté par Jules Dechain (1869-1947), représente Le Calvaire : Marie et Jean se tiennent à gauche et à droite du Christ en croix.